« J’ai parlé de Ray ailleurs – longuement, dans J’ai réussi à rester en vie. (…) Je regrette, mais je suis incapable d’écrire sur Ray ici, j’ai essayé… mais c’est tout simplement trop douloureux, et trop difficile.
Les mots sont comme des oiseaux sauvages – ils viennent quand ils veulent, non quand on les appelle. »
Joyce Carol Oates, Paysage perdu
Edward Hopper, Nighthawks (détail), plusieurs fois cité par JCO.
"Car personne n'est aussi heureux, ni aussi affamé,
qu'un insomniaque qui a survécu à la nuit."
Commentaires
Belle image entre les mots et les oiseaux.
Oui, on y pense... et comme pour les douleurs de l'accouchement, on ne sait pas ce que c'est sans y passer. Et bien sûr... il ne s'agira pas de douleur pour tout le monde, on le sait bien... mais c'est privé, n'est-ce pas?
un auteur que l'on a forcément envie d'illustrer avec Hooper
@ Aifelle : Belle et si juste…
@ Edmée De Xhavée : Il y a tant à dire, quand les mots viennent.
@ Dominique : Dans un paragraphe sur cette toile, elle s'identifie à la femme rousse, se souvient du "diner" accueillant où elle prenait son petit déjeuner en lisant des livres, des journaux, comme d'autres "solitaires et silencieux".
Un tableau majeur de Hopper qui lui aurait été inspiré par "Les tueurs" de Hemingway. Il vient à point pour illustrer l'extrait, les mots sont quelquefois des oiseaux de nuit..
C'est vrai que les mots viennent quand ils veulent. Certains jours ils coulent naturellement, d'autres fois ils s'y refusent obstinément. Une belle façon en outre de ce déculpabiliser en cas de syndrome de la page blanche... Il faut juste attendre...
@ Christw : J. C. Oates cite Hopper à plusieurs reprises dans ce livre et se reconnaît dans cette toile, quand après une nuit d'insomnie, elle rejoignait les premiers clients pour le petit déjeuner.
J'ignorais ce lien et je lis qu'on a aussi relié cette toile à une peinture de Van Gogh, mais c'est très incertain : https://www.edwardhopper.net/nighthawks.jsp
@ Annie : Le symbole de l'oiseau est fréquemment lié à l'écriture, je trouve que JCO l'évoque magnifiquement ici, comme tu l'expliques bien.