« Sans doute si alors j’avais fait moi-même plus attention à ce qu’il y avait dans ma pensée quand je prononçais les mots « aller à Florence, à Parme, à Pise, à Venise », je me serais rendu compte que ce que je voyais n’était nullement une ville, mais quelque chose d’aussi différent de tout ce que je connaissais, d’aussi délicieux, que pourrait être pour une humanité dont la vie se serait toujours écoulée dans des fins d’après-midi d’hiver, cette merveille inconnue : une matinée de printemps. »
Marcel Proust, Noms de pays : le nom
(A la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, troisième partie)
Commentaires
Nous sommes à une époque si différente, aujourd'hui, que le maire de Venise envisage de faire payer l'accès à la place Saint-Marc, à tous ces barbares venus du nord, de l'est et de l'ouest...
Pourtant ils existent encore, ceux qui rêvent de ces "merveilles inconnues"
Ah que ce devait être exotique à l'époque de découvrir Venise .. Ce passage là me fait aussi penser à Forster.
Soupirs de bonheur....^_^
@ Adrienne : Incroyable ! C'est sans doute aussi l'appât du gain qui amène à autoriser les énormes bateaux de croisière à s'en approcher de si près.
@ Aifelle : "A Room with a View" - à relire aussi.
@ Keisha : Heureuse de les partager avec toi, Keisha. Bon week-end.
Oh ! que de choses à lire chez toi ! et je vois que tu avances bien dans tes lectures proustiennes... Je reviens dans la journée pour lire tranquillement ton billet sur "Les noms". Bonne journée :-)
@ Margotte : Rien ne presse, mais j'avance bien dans La Recherche, du bonheur de lecture en surabondance.