En tous sens et à tout vent* / 1
Joie de je ne sais quoi,
Joie du vent, joie de la feuille,
Joie flamme d’écureuil,
Joie de myrtille au bois.
Sur la branche au printemps,
Joie de ne jamais suivre
Que les chemins montants.
Joie d’être tout à coup,
Sans même le savoir,
Cet appel de coucou,
Ce reflet de miroir.
Ne pouvoir que crier,
Crier, crier encor
Des mots comme un pont d’or
Sur une eau débordée.
Embrasser un bouleau
Pour tenir contre moi
Quelque chose de beau,
Quelque chose de droit.
Sans pouvoir apaiser
Ni la nuit ni le jour,
Cette envie de parler
Au ciel de mon amour,
Ce plaisir de bercer
Le monde dans mes bras,
D’entrer dans une ronde
Avec n’importe quoi
Et d’être devenu
Joie de vent, joie de feuille,
D’être myrtille au bois
Et flamme d’écureuil
Et sans jamais savoir
Ni pourquoi ni comment
Je traverse en miroir
Tous les palais du temps.
Maurice Carême, Brabant
*Colette Nys-Mazure, Christian Libens, Piqués des vers !
300 coups de cœur poétiques, Espace Nord, 2014.
Commentaires
J'aime ce poème ! Vous êtes certainement en train de profiter du soleil... Hier, le ciel était si pur...
Joie de vent, joie de feuille...c'est ce dont je profite en ce moment. Une douce brise et la musique verte.
Tout à fait adapté au printemps qui est enfin là :-)
ah! évidemment, Maurice Carême :-)
ça c'est un vrai coup de cœur et depuis longtemps!
Brave Maurice Carême! Irremplaçable poète!
@ toutes : Merci, que pourrais-je ajouter ?
Pas moyen de laisser un commentaire chez vous aujourd'hui. Aussi je vous remercie ici pour votre billet "relire" : quel beau texte, merci de nous l'avoir donné à nouveau. Bonne semaine !
Idem sur ton blog, mon commentaire ne passe pas.
A propos des jardins de Woodstock, j'écrivais : Quel plaisir d'entrer, de flâner dans un beau jardin ! Je reviens bientôt rattraper mon retard alphabétique.