L’été n’est pas fini / 7
Oublier les villes, les noms, les désirs
d’homme : je ne veux que fleurir, et revivre, moi
non plus moi, hibiscus, acacia,
ouverte et tremblante corolle d’anémone.
Avoir des pieds et des jointures d’herbe, moi
non plus moi, des mains gantées
de bourgeons, des cils nouveaux et bleus, d’écorce
mon thorax, brisé, vivant.
J’ai tout oublié, j’écris
parce qu’oublier est un don, je ne
désire plus que des arbres, des arbres, et les rives
du vent, les vagues qui vont et viennent, l’éternel
Le stérile et le muet renaître des
Choses
« Mars fut froid et triste, mais
avril vint, et ses prairies chargées
de rouge léger, de cerises, vint la première
Rose. »
Milo de Angelis (Italie)
Les poètes de la Méditerranée, Anthologie, Poésie/Gallimard, Culturesfrance, 2010.
Commentaires
C'est encore l'été, oui, avec les dahlias qui tremblent dans le vent, leur envie de fleurir, et cette mort qui les attend avant le renouveau de l'année prochaine.
Est-ce que les poètes se réincarnent en fleur ?