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Mes frères

« Pendant les cinq ans où nous avons travaillé ensemble au tribunal de Vienne, elle et moi, nous avons été de grands juges. 

Cette phrase m’a alerté, cette phrase et sa façon de la dire. Il y avait une fierté incroyable, quelque chose d’inquiet et de joyeux à la fois. Je reconnaissais cette inquiétude, je reconnais ceux qu’elle habite de dos, dans une foule, dans le noir, ce sont mes frères, mais la joie qui s’y mêlait m’a pris au dépourvu. On sentait que celui qui parlait était un type émotif, anxieux, perpétuellement tendu vers quelque chose qui lui échappait et qu’en même temps ce quelque chose il l’avait, qu’il était établi dans une confiance imprenable. Pas de sérénité, pas de sagesse, pas de maîtrise, mais une façon de s’appuyer sur sa peur et de la déployer, une façon de trembler qui m’a fait trembler moi aussi et comprendre qu’un événement était en train de se produire. » 

Emmanuel Carrère, D’autres vies que la mienne

Ensor,Les bons juges,1891

L’été n’est pas fini, mais sa lumière change.
Pendant deux semaines, je vous donne à nouveau rendez-vous avec des poètes de la Méditerranée.

A bientôt.

Tania

 

 

 

Commentaires

  • Pour moi cette époque m'évoque toujours l'après-midi qui se termine avec son soleil orangé qui ne brûle pas trop mais qui nous réchauffe . C'est ma saison préférée avant que les arbres ne rougissent et ne commencent à perdre leurs feuilles comme brûlés par ce soleil torride ( malheureusement pas cette année!)
    Bonnes vacances Tania

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