Avec Ensor et Verhaeren / 2
Ensor, Chinoiseries aux éventails, 1880, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles
« On dégringole l’escalier raide et tournant et l’on quitterait, la poignée de main échangée, la maison du peintre, sans plus, si le magasin du rez-de-chaussée, avec ses larges vitrines encombrées de bibelots, ne retenait un instant encore l’attention. C’est que là, parmi les coquillages et les nacres, les vases de la Chine et les laques du Japon, les plumes versicolores et les écrans bariolés, l’imagination visuelle du peintre se complaît à composer ses plus rares et ses plus amples symphonies de couleurs. »
Emile Verhaeren, Sur James Ensor (1908), Complexe, 1990.
Ensor, Nature morte au vase et à l’éventail bleu, 1889
Commentaires
Superbes compositions! Je n'avais jamais vu les "chinoiseries", merci, merci!
J’ai « cauchemardé» James Ensor quand j’avais vingt ans, je venais d’apprendre que mon deuxième poumon était lui aussi atteint par la tuberculose et que mes années, si pas mes jours, étaient comptés … Je fus obsédé par ses représentations de la mort … (pardon de ne m’être focalisé que sur ça) … je m’y complaisais dans mes moments de cafard … je voulais en faire une comparse … Dans mes écrits, j’éviterai ces aveux de faiblesse … Maintenant que je suis octogénaire et que j’ai tant de fois vaincu la « grande faucheuse », je me sens « éternel » … Pardon d’évoquer ce souvenir personnel … : c’est une « brise d’espoir » pour certains …
Je n'ai pu voir que la vitrine comme le musée était fermé en 2005. Et c'était exactement ça!
Oui, je les ai vus aussi ces tableaux. Quelles richesses dans ce musée... mais c'est là que j'ai découvert Ensor, notamment les tableaux du Carnaval, que vous pouvez voir sur mon espace si ça vous chante...
Merci pour la fraîcheur et le raffinement de ces éventails dont on a bien besoin ces jours-ci chère Tania. J'ai puisé dans ton anthologie pour accompagner mes jours de détente et n'ai pas été déçue. Merci encore.
Sympathique bric à brac. À moi aussi cela évoque des souvenirs d'enfance. Le désordre domestique qui cachait des trésors...