« En début de soirée, les manchettes des journaux feraient état d’un cataclysme.
La vérité est que le ciel, par un jour sans ombre, s’abaissa soudain comme une grande toile de tente. Un silence violet pétrifia les branches des arbres et fit se dresser les récoltes dans les champs comme des cheveux sur une tête. Une trace de peinture blanche récente jaillit ici au flanc d’une colline, là sur une dune, plus loin déchira un bord de route d’un trait de clôture. Cela se passait peu après midi, un lundi d’été, dans le sud de l’Angleterre. »
Shirley Hazzard, Le passage de Vénus (Incipit)
Commentaires
"Un silence violet"....................joli!
Quand je lis ce passage d’une subtilité d’écriture étonnante, j’admire autant l’auteur que son traducteur … comme colo, j’aime le silence violet qui fait se dresser les récoltes … et la trace de peinture … qui « déchire » un bord de route « d’un trait de clôture »