L’été n’est pas fini / 5
Quand on m’a demandé la raison de mon amour
je n’ai jamais dit : Vous connaissez sa grande beauté.
(Peut-être existe-t-il des visages plus beaux.)
Pas plus n’ai-je décrit les qualités certaines de son esprit
qui se manifestaient sans cesse dans ses manières,
dans sa disposition au silence, au sourire
suivant les exigences de ma nature secrète.
C’étaient choses de l’âme, et je n’en ai rien dit.
(Encore devrais-je ajouter que j’ai connu de plus belles âmes.)
La vérité de mon amour, à présent je la sais :
sa présence vainquait l’imperfection de l’homme,…
…
Francisco Brines (Espagne)
Les poètes de la Méditerranée, Anthologie, Poésie/Gallimard, Culturesfrance, 2010.