Parmi les dernières acquisitions du Palais des Beaux-Arts de Lille, j’ai vu pour la première fois des sculptures de Georges Jeanclos-Mossé – un choc. Marqué par la Shoah, la souffrance, animé par la compassion, l’humanisme, Georges Jeankelowitsch (1933-1997) dit Jeanclos a une prédilection pour la terre cuite, le plus souvent d’un gris indéfinissable, couleur de boue séchée.
Shaddaï, modèle pour la fontaine de la place Stalingrad à Paris : un personnage aux yeux clos, assis dans la position du lotus au-dessus d’une colonne, concentré, médite. Comme le Kamakura, sujet dont le sculpteur a créé des variantes : seul un buste de bonze émerge ici du vêtement aux plis concentriques comme d’une pyramide.
Sur un mur bleu sont présentés des modèles, toujours en terre cuite, créés par Jeanclos-Mossé pour le portail de la cathédrale Notre-Dame de la Treille, une commande de l’évêque de Lille. J’ai été soufflée par ces œuvres d’un artiste qui manifestait « le désir de faire naître, malgré la mort, la figure humaine, le bonheur de la création » : un art universel, spirituel, une beauté intemporelle.
Photo : © Georges Jeanclos-Massé, Figures pour le portail de Notre-Dame de la Treille, 1996 (terre cuite), Palais des Beaux-Arts, Lille