L’été n’est pas fini / 4
Je m’assieds au bord de la ville et j’entends
La rumeur du sang l’érosion de l’argile
Comme si tout ce mystère n’était rien d’autre que
La mer
Devant mon corps assis
La musique la lumière matérielle
où tout est en moi où tout m’est donné
Et rigoureusement refusé. On entend
L’air. Je m’assieds dans la ville et j'entends
La rumeur de ses os et je ne ressens ni peur
Ni désir si je pensais si je désirais
Je ne serais pas ici silencieusement assis
A côté de ce corps où celui que je suis
dans cette sculpture ici d’homme assis
Entend la mort la diaspora de la lumière
Au travail.
Casimiro de Brito (Portugal)
Les poètes de la Méditerranée, Anthologie, Poésie/Gallimard, Culturesfrance, 2010.