Les places ont souvent un charme particulier. Dans les villes méditerranéennes, les jeux de l’ombre et de la lumière, les arbres, les terrasses incitent les flâneurs à la pause. A Palma de Majorque, c’est chaque fois un plaisir au débouché d’une rue de voir s’ouvrir l’espace et de prendre un peu de recul pour admirer les lieux.
Sur la plaza de Quadrado, un étonnant immeuble, tout en fenêtres et en loggias, orné de belles céramiques bleues : Can Barceló. En haut de la façade de ce chef-d’oeuvre moderniste (Bartomeu Ferrà, 1904), de grandes mosaïques attirent le regard, allégories des arts, de l’artisanat et du commerce.
Au-dessus d’un rez-de-chaussée qui ne retient guère l’attention, le décor se raffine d’étage en étage : arabesques autour des fenêtres surmontées d’un grand papillon, ferronneries et fresques d’inspiration végétale, chimères de part et d’autre des initiales sous la corniche du toit à balustrade. Toutes les céramiques sont de fabrication locale (Fábrica La Roqueta).
Quelle est l'histoire de Can Barceló ? On aimerait en apprendre davantage sur cette construction originale – à qui elle était destinée, pourquoi ce nom, ces choix décoratifs –, en découvrir les espaces intérieurs, derrière ces fenêtres fleuries. Et aussi, de là, laisser plonger le regard vers la place.