Benedict
« Je continue à avancer comme un automate. Je voudrais tellement apercevoir la silhouette du petit, le voir se tourner vers moi avec son visage sérieux, toujours plein d’interrogations silencieuses. Certains jours, nous n’échangeons pas un mot, il y a déjà trop de non-dits entre nous pour que j’arrive à parler. Les palabres, ce n’est pas dans ma nature. J’agis et Thomas parle, comme disait papa. Thomas dont l’absence a tout fait dérailler, nous a fait prendre un chemin tortueux semé d’échecs alors que nous avions tout pour être heureux pour les cent ans à venir. Lorsque nous étions petits, il me réveillait avant les premières lueurs du jour, une main sur ma bouche, et me murmurait un « Viens ! » qui ne souffrait aucune discussion. »
Marie Vingtras, Blizzard