Sois présent à la noce, au festin, au tournoi,
Comme un galant Ronsard ; fuis cette solitude
Qui peigne et frise un vers et parfume l’envoi ;
Que ton âme chétive ignore sa quiétude !
Tu n’entends plus, hélas, fleurir l’esprit du roi,
Ni fouiller la nature et gagner par l’étude
L’estime de tes pairs, ni de sa propre loi
Déposséder ton cœur pour quelque servitude !
Que de mélancolie en tes sombres Regrets !
Que de dédain pour Rome et de propos aigrets ;
Contre Pétrarque, enfin, quelle rude anguillade !
Mais quel hymne d’amour pour la France et l’Anjou !
Célébrons le Liré, ce verdoyant bijou,
D’un rondeau bien tourné, d’une folle ballade.
Jean-Loup Seban, Les Chapellades du poète courtisan, Van Loock, Bruxelles, 2022.
Portrait de Du Bellay