« Ayant maîtrisé l’art de l’invention verbale à la perfection, il se vantait beaucoup d’être un tisseur de mots, titre qu’il mettait plus haut que celui d’écrivain ; personnellement, je n’ai jamais compris à quoi cela servait d’imaginer des livres ou de transcrire des choses qui ne s’étaient pas vraiment produites d’une façon ou d’une autre, et je me rappelle lui avoir dit un jour, bravant l’ironie de ses hochements d’encouragement, que, si j’étais écrivain, je ne permettrais qu’à mon cœur d’avoir de l’imagination et que, pour le reste, je compterais sur la mémoire, cette ombre de notre vérité personnelle qui s’allonge au soleil couchant. »
Vladimir Nabokov, Printemps à Fialta (in Mademoiselle O)
Commentaires
Nabokov; il y a des titres de lui lus: Lolita, Pnine, la défense Loujine, récemment Roi, dame, valet, des nouvelles aussi mais j'ai adoré AUTRES RIVAGES, sa belle autobiographie. J'en étudiais des extraits avec mes 3°, et pour ce faire, lisais ce livre plusieurs fois............Nabokov a un humour particulier, un esprit fin............
Comme toi, j'ai beaucoup aimé "Autres rivages" et cela m'a donné envie de renouer avec ce grand écrivain polyglotte.
Je viens de recopier la définition toute personnelle
de la MÉMOIRE selon Nabokov :
une perle de poésie dans mon collier du jour !
Merci, Tania, nous avons souvent plaisir
à boire aux mêmes sources !
Avec plaisir, Fiorenza ! C'est pour l'imagination du coeur et pour cette belle définition de la mémoire que j'ai choisi ce passage.