« Le soleil s’est couché, nous glissons vers l’île dans le crépuscule. Cris des plongeons dans le lointain ; des chauves-souris nous dépassent en voletant, rasant la surface de l’eau, désormais apaisée, où les formes du rivage, rocs d’un blanc gris et arbres morts, se dédoublent dans son miroir sombre. Autour de nous, l’illusion de l’espace infini ou de l’espace anéanti, entre nous la rive obscure que nous semblons pouvoir toucher, l’eau, une absence. Le reflet du canoë flotte avec nous, les avirons se jumellent dans le lac. C’est comme de se mouvoir sur de l’air, rien au-dessous de nous ne nous soutient. Suspendus, nous flottons vers la maison. »
Margaret Atwood, Faire surface
Commentaires
Oh oui, quel bel extrait, si poétique où, comme tu l'avais écrit, la nature tient le rôle principal.
Merci, bonne journée Tania.
Glissons, flottons, chère Colo.
Cela rappelle des sensations éprouvées, ça clapote, au ralenti. Trajectoire silencieuse !
Souhaitons de beaux ralentis cette année ? Bonne journée, K.