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Visible

Grannec couverture.jpg« Parrain était penché sur sa table. Il superposait des papiers découpés sur un fond sec d’aquarelle et soufflait de l’encre avec une pipette. Quand il retirait les caches, des triangles et des escaliers apparaissaient.
– Que peins-tu ? L’Egypte. Un jour, j’irai voir l’Egypte. J’ai besoin de lumière. Je n’en peux plus de cette éternelle grisaille.
– Tes pyramides sont toutes plates.
– L’art ne reproduit pas le visible, mon ange. Il rend visible.
Assise à son côté, le chat en étole, je tirais la langue sur son portrait à la gouache que je comptais lui offrir. Parrain m’observait à la tâche en souriant.
– J’ai si mauvais mine ?
– Je te peins dans tes vraies couleurs.
– Une Fauve en herbe.
– Tu es de la couleur de l’olive, du jaune acide des yeux de Fritzi et de tous les verts de ton jardin.
– Intéressant. Sais-tu que mon ami Kandinsky déteste le vert ? Il dit que c’est une couleur pour les vaches.
– Comment peut-on détester une couleur ? »

Yannick Grannec, Le bal mécanique

***

Voici venu pour moi le temps des vacances. Je vous laisse en compagnie d’un merveilleux artiste belge mis à l’honneur en ce moment aux Musées royaux des Beaux-Arts (Bruxelles) : ne manquez pas, si vous pouvez vous y rendre, la rétrospective Rik Wouters, elle est superbe ! Prenez bien soin de vous.

Tania

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