« Je ne pensais pas qu’il mentait, ce qu’il inventait de sa vie me touchait parce qu’il me le donnait, c’était peut-être ce qu’il y avait de plus intime en lui, et j’aimais qu’il me le confie. J’ai ajouté que les rêves sont aussi ce que nous sommes, même si cela ne se voit pas. Il a posé sa main sur la mienne et m’a demandé si je voulais faire un tour en barque après le passage attendu de deux autres péniches. Bien sûr que je le voulais. Je pensais à mon père vantant l’art de vivre de Murger, auquel il avait sans doute renoncé mais qui pourtant l’avait habité toute sa vie, comme un rêve impossible et nécessaire. »
Michèle Lesbre, Chemins
Commentaires
Retrouver le souvenir d'un être aimé convoque invariablement toute une cohorte de figures antérieures. Ne sommes nous pas toujours des rêveurs déçus.
Sans doute, Zoë, et cela fait partie de nous, nous fait avancer malgré tout.