« Poétesse, sens-tu à quel point tu t’es emparée de moi, toi et ton magnifique compagnon de lecture, voici que j’écris comme toi, comme toi je descends les quelques marches menant de la phrase à l’entresol des parenthèses où les plafonds sont si bas et où ça sent les roses anciennes, qui ne cessent jamais. Marina : comme j’ai habité ta lettre. »
Rainer Maria Rilke à Marina Tsvétaïeva, 10 mai 1926.
Commentaires
je ressens toujours comme du voyeurisme, quand je lis une correspondance (en fait ça me gêne un peu, mais j'exagère, n'est-ce pas? dis-le-moi ;-))
Comme elles peuvent être splendides les relations epistolaires, dénuées des habitudes qui donnent à la vie un arrière-goût de banalité !
@ Adrienne : Je ne ressens pas cette gêne, j'imagine au contraire que les lettres conservées par les écrivains veulent être sauvées de l'oubli - c'est peut-être exagéré aussi.
@ Saravati : Oui, Saravati, l'écriture donne parfois une telle liberté !
Bonjour Tania, j'ai moi aussi aimé ce livre, d'autant plus que si je me souviens bien, ils ne sont jamais arrivés à se rencontrer. J'aime les lettres, j'aime en recevoir et j'aime en écrire, parce qu'il faut attendre la réponse... et à cette époque, c'était un peu plus long qu'aujourd'hui... Il y a tant d'intensité dans cette relation. Je suis d'accord avec Saravati, et je pense que c'est peut-être nous qui en fait donnons trop d'importance à ce qui peut par la suite devenir des banalités.
bon dimanche,
à bientôt Claude
@ Claude : Tant d'intensité, en effet, dans cette forme de communication hors des contingences. Bonne soirée, Claude.
Merci pour le partage !
Je vais me procurer ce livre, un beau moment de lecture en perspective :-)
@ Pâques : Bonne & belle lecture, Pâques.
Marina Tsvétaïeva: croisée dans 7 femmes de Lydie Salvayre, j'ai très envie de revenir à elle avec cette correspondance. Merci Tania.
@ La bacchante : Je me souviens très bien de ta lecture enthousiaste. (Merci pour le lien vers l'artiste-scarabée, un site que je vais explorer pour faire connaissance.)