« – Chère Elfie, je voudrais que nous soyons mariés. Je sais que j’ai tort de le dire avant que vous ne me connaissiez mieux ; pour autant, je le voudrais quand même. M’aimez-vous beaucoup, beaucoup ?
– Non », fit-elle, troublée.
A cette dénégation catégorique, Stephen détourna résolument la tête et garda un silence de mauvais augure ; manifestement, il ne s’intéressait plus sur terre qu’aux bandes d’oiseaux de mer qui décrivaient des cercles, au loin.
« Je ne voulais pas vous interrompre complètement », balbutia-t-elle avec quelque inquiétude ; comme il restait toujours silencieux, elle ajouta avec une plus grande anxiété : « Si vous renouvelez votre question, peut-être que je ne serais plus tout à fait… aussi obstinée… si… s’il ne vous plaît pas que je le sois. »
– Oh ! mon Elfride ! » s’exclama-t-il, et il l’embrassa.
C’était le premier baiser d’Elfride. »
Thomas Hardy, Les yeux bleus
Commentaires
Mais c'est absolument charmant, romantique, et suranné. Du bonheur, quoi..; ^_^
Bonsoir, j'aime beaucoup Thomas Hardy, je ne connais pas celui-ci, mais il semble prometteur !
à bientôt
Claude
Bonsoir, j'aime beaucoup Thomas Hardy, je ne connais pas celui-ci, mais il semble prometteur !
à bientôt
Claude
@ Keisha : Je te sens sous le charme de Thomas Hardy. A bientôt, Keisha.
@ Claude : Il me semble que je peux vous en souhaiter bonne lecture pour bientôt.
Très joli cet extrait dans le jeu de séduction.
On a l'embarras du choix pour les scènes de ce genre dans "Les yeux bleus".
Charmant et désuet. Elfride, quel prénom curieux mais qu'Elf(i)e est joli.
"Elfie" fait un tout autre effet, je le préfère aussi. Bonne semaine à vous.
Les yeux bleus, mais on n'a droit qu'à une nuque, comme d'habitude. Cette manie éditoriale devient un peu lassante à la longue, même si elle a un certain charme.
J'espère que tu as vu les couvertures anglaises dans le billet précédent, de quoi te consoler. Bon week-end, Ariane.