Sous le regard consterné des étoiles
un vers remontait à ma mémoire
consterné
pour dire cette dureté implacable.
Pourtant le vers me plaisait
et je le répétais
comme pour implorer les étoiles
les supplier d’adoucir leur regard.
A mon retour j’ai relu les poèmes de Blaise Cendrars
je n’ai pas retrouvé le vers qui avait affleuré
transformé
à ma mémoire
de là-bas.
Charlotte Delbo, Moi aussi (La Mémoire et les jours)
Commentaires
Implacable dans la terrible beauté, ce qui nous sauve?!
Là-bas où tout était noir, la moindre petite lueur était une étoile qui brillait intensément . Ici où tout scintille désormais impossible pour Charlotte Delbo de retrouver ce petit "vers luisant" parmi tant d'autres.
Joyeux week-end illuminé Tania
@ Versus : Bonsoir, Versus. La question reste ouverte.
@ Gérard : Qu'ajouter ? Ces étoiles regardées debout dans la neige, pendant l'appel "longtemps avant le jour", et ce vers répété pour tenir...
Merci, Gérard, allumons des lumières en ces jours trop courts. Bonne soirée & bon dimanche à vous.
Si le vers est consterné à cause des étoiles, il faut le garder.
Garder toutes les sources de lumière.
La poésie aide à vivre, en voici la démonstration.
Et à survivre, comme l'ont raconté aussi Primo Levi, Jorge Semprun...
L'image choisie, ces cailloux sous la neige, où l'on cherche en vain un peu de vie, un ver, par exemple...quelle douce sensibilité !
Je ne commente pas le poème. Il fait trop mal.