« A présent, il sentait de nouveau, solidement attaché dans son cœur, le lien fraternel qui les unissait, Allan et lui, et il pouvait s’écrier avec la sincérité d’autrefois : « Si la pensée de le quitter brise mon cœur, cette pensée est mauvaise ! » Au moment où cette noble conviction s’emparait de lui, apaisant le tumulte, chassant la confusion de son esprit, la maison de Thorpe-Ambrose et Allan sur le perron, attendant son retour, lui apparurent à travers les arbres. Il ressentit un inexprimable soulagement et, emporté tout à coup loin des soucis, des craintes, des doutes qui l’avaient oppressé si longtemps, il entrevit le radieux avenir qui brillait dans les rêves de sa jeunesse. Ses yeux se remplirent de larmes et il pressa avec effusion la lettre du révérend sur ses lèvres en regardant Allan à travers l’éclaircie des arbres : « Sans ce papier, se dit-il, le crime de mon père nous eût séparés à jamais ! »
Tel fut le résultat du stratagème qui fit prendre à Mr. Brock le visage de la bonne pour celui de Miss Gwilt. Ainsi, la croyance superstitieuse de Midwinter fut ébranlée dans la seule occasion où elle touchait à la vérité, et l’habile mère Oldershaw triompha de difficultés et de dangers qu’elle-même n’avait jamais soupçonnés. »
W. Wilkie Collins, Armadale
Commentaires
Cet extrait traduit le ravissement éprouvé à sa lecture par qui le cite.
Un partage tonifiant.
Bel extrait, fort encourageant. Combien de difficultés et dangers sont ainsi évités, souvent à notre insu?
Ce matin, il est sept heures, s'attacher solidement à la conviction que la tempête qui a sévit tout la nuit, s'apaisera.
Belle journée Tania!
@ Christw : Cela vous donne une idée du style de Wilkie Collins. Bonne journée.
@ Colo : Encourageant pour le lecteur, j'espère, mais pour le personnage, tout au contraire. Il tombe là dans un piège qu'il croit éviter... Ironie du narrateur.
Levée à six heures ce matin, salué la pleine lune. Journée venteuse chez toi, ici arrivée du vent du nord, l'hiver se prépare. Belle journée Colo.