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Badauds

« Durant les semaines au cours desquelles elle passa du temps à contempler les rues, elle ne réussit pas à comprendre ce qui motivait la vie ici. Les gens se dirigeaient toujours quelque part, ils étaient toujours pressés. Elle était trop avisée pour s’imaginer que tous ces gens étaient interchangeables, mais elle ne disposait d’aucun moyen qui lui permette de les situer. Au Maroc, en Europe, elle avait vu des gens actifs et occupés parmi d’autres qui les regardaient. Partout, où qu’on soit, quoi qu’on fasse, il y avait des badauds. En Amérique, lui semblait-il, chacun se dirigeait vers un lieu précis, personne n’était jamais assis à regarder. »

 

Paul Bowles, L’Education de Malika

 

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Mondrian, Victory Boogie Woogie


 

Commentaires

  • Vite ou lentement, sait-on jamais vraiment où l'on va?
    Mais s'asseoir et regarder, quel plaisir...

  • @ JEA : Badins sans badine ?

    @ Colo : Terrasses de café, bancs publics, jardins de ville ou de campagne... Et partager ses impressions !

  • Tania

    Il n'y a pas de journée (ce serait infiniment trop réducteur) mondiale pour ces femmes qui, comme vous, déposent si généreusement des livres ouverts presque au hasard des creux d'un arbre, sur un rocher torturé de récif, sur un banc public et vermoulu, à la proue d'une péniche attendant que l'écluse éclose, dans la salle d'attente poussièreuse d'une maison communale, au pied d'uns statue épique, chez l'épicier sympa du coin, sur la banquette d'un train-train quotidien, sur un tapis survolant, dans les jardins y compris zoologiques, derrière les rideaux des théâtres, au fin fond des grottes hantées, sur les draps trop blancs des hôpitaux, aux terrasses quand terrasse la chaleur, au sommet d'une montagne encore inviolée, sous les étoiles rescapées, dans une bouteille à la recherche d'un océan vraiment pacifique, à l'entrée et à la sortie des labyrinthes...

  • @ JEA : Quel plaisir de vous lire, cher JEA, quelle émotion !
    Comment dit-on aujourd'hui ? C'est trop beau. Merci.

  • Le Victory Boogie Woogie de Mondrian allié à ce texte, "c'est trop" !!

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