« Il n’y avait rien de meilleur que de boire un café et fumer à l’arrière du bateau quand, après avoir navigué, il l’amarrait sous l’ombre des arbres, dans un coin silencieux et frais et secret comme celui-ci.
Non, il n’y avait rien de meilleur. Chaque fois qu’il le faisait, il en avait une conscience aiguë, et ensuite il s’en étonnait, comme s’il le découvrait soudain.
Et il se souvenait maintenant que c’était le même sentiment, la même chose surprenante qui les saisissait, Vassili et lui, lorsqu’ils avaient descendu le sentier jusqu’à l’anse, que derrière eux tout en haut du sentier, l’école avait disparu, et qu’à la place il y avait le ciel. »
Hubert Mingarelli, La promesse
Commentaires
La première phrase est très évocatrice. Bon week-end Tania.
La conscience aiguë des moments de plaisir. C'est exactement ça.
Café, cigarette, amitié, magnifique.
Et bien mais c'est un bonheur de se promener d'une page à une autre, prétexte pour noter et commander des oeuvres si joliment présentées.
@ Aifelle : Mingarelli excelle dans le rendu des sensations, bon week-end à toi aussi.
@ Colo : Heureuse que cela t'ait plu, belle amie, j'ai pensé à toi en choisissant ce passage.
@ Delphine : Promenez-vous tant que vous voudrez, je goûte aussi les balades chez vous.
C’est significatif de notre « dépendance » ce besoin d’ « adjuvants », comme le café et le tabac, pour atteindre une détente qui soit la meilleure possible … Dans son souvenir, il l’associait à la découverte d’un ciel « tout en haut d’un sentier » … : bonheur tout simple sans « adjuvants » … pourtant …
Un passage qui me parle, je m'y vois à 100%. Il ne manque que mon chien qui gratte la berge à la recherche d'un raton-laveur du nouveau-monde.
@ Doulidelle : Ou le thé - je corrige, pour toi, le thé vert...
@ Damien : Un chien accompagne parfaitement la balade, comme un chat la lecture, dirais-je.