« Sur la rive opposée, où s’étendait maintenant un pré inondé par les crues du printemps, il y avait autrefois un grand bois de bouleaux ; et là-bas, sur ce mont chauve qu’on apercevait à l’horizon, bleuissait dans le temps une forêt de pins. La rivière était alors sillonnée de barques. Et maintenant tout était plat et uni, seul s’élevait sur la rive opposée un jeune bouleau, svelte comme une demoiselle, et sur la rivière on ne voyait que des canards et des oies ; on avait du mal à imaginer qu’il y eût ici jadis tant de barques. Il lui sembla même que le nombre des oies avait diminué. »
Anton Tchekhov, Le violon de Rothschild
Commentaires
Très beau texte du grand auteur russe tout comme votre blog joliment alimenté
d 'articles et photos avec grâce et sensibilité.
Bravo continuez à nous charmer.
En lisant la biographie de Tchekov, on apprend qu’il est mort à 44 ans de tuberculose, mal qu’il combattit toute sa vie, lui le médecin, …malgré son mal, il partagea la vie des bagnards pendant un an pour mieux mesurer leur détresse … Son humanité, sa générosité et la qualité de son écriture le rende particulièrement attachant … je comprends Tania …
"Comme une feuille morte échappée aux bouleaux
Qui sur une onde en pente erre de flots en flots,
Mes jours s'en vont de rêve en rêve." V. Hugo
Besos.
Cher Tchekhov, quelle belle surprise pour découvrir ce blog! Merci de le faire revivre aujourd'hui avec ces quelques lignes! A bientôt Tania