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Impulsion

Cusk jaquette.jpg« Avec le recul, je constate que ce que je ressentais était sans doute simplement dû au choc d’avoir été confrontée à ma nature compartimentée. Il y avait tant de compartiments où j’avais conservé des choses, et je décidais lesquelles montrer aux autres, eux-mêmes isolés dans leurs propres compartiments ! Jusqu’alors, il m’avait semblé que Tony était la personne la moins cloisonnée que je connaisse ; en tout cas, il s’en tenait désormais à deux compartiments seulement : d’un côté ce qu’il disait et ce qu’il faisait, de l’autre ce qu’il ne disait ni ne faisait. Mais j’ai eu l’impression que L était le premier individu que je rencontrais à former un tout entièrement indivisé, et une impulsion me poussait à le capturer, comme on le ferait d’une créature sauvage qu’il est nécessaire de prendre au piège, tandis que je m’avisais dans le même temps que sa nature même consistait à ne pas être capturé, et que je serais tout bonnement contrainte de m’incliner devant lui dans un état d’atroce liberté. »

Rachel Cusk, La dépendance

Commentaires

  • Je ne comprends pas vraiment le sentiment "d'atroce liberté". Elle parle d'elle face à L, ?

  • Je me suis aussi arrêtée à cette phrase et je comprends cet "état d'atroce liberté" comme se rapportant à L. M l'a invité dans une certaine intention et se rend compte dès le début que le peintre n'a que faire des contraintes, des conventions et même de son désir à elle - atrocement libre donc, dans la mesure où elle en souffre. (Il faudrait lire la phrase originale pour le vérifier.)

  • J'ai bien aimé sa vision de la personnalité compartimentée de chacun d'entre nous, c'est tellement vrai ! Merci pour le partage de cette citation qui donnera envie à ceux qui ne l'ont pas lu, de découvrir ce roman...

  • J'avais d'abord choisi une belle description du paysage, puis il m'a semblé que ce passage rendait mieux compte des pensées dans lesquelles M se débat tout au long du roman.

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