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Des noms d'animaux

ovaldé,véronique,des vies d'oiseaux,roman,littérature française,culture« Vida l’appelait généralement sa mésange, sa gazelle, sa girafe des steppes, son otarie bleue, son boa constrictor, sa baleine, sa springbok, son ragondin de la brousse, sa crevette rose, son caribou et son abeille. C’était peut-être une manie irigoyenne, quelque chose qui ne se fait que dans ces contrées : tant que l’enfant n’a pas atteint la puberté il est encore un animal et puis la fille a ses règles, le garçon commence à voir pousser du poil dru et noir au-dessus de ses lèvres tandis que la voix s’éraille, et le spécimen mâle ou femelle se transforme en un pur produit irigoyen. Vida n’osait pas raconter à Paloma les légendes qui couraient sur cette partie du monde mais Paloma savait bien qu’on appelait (ou avait appelé) ses habitants les hommes chiens. Ces histoires de coyotes croisés avec des humains empêchaient sans doute Gustavo de prendre avec la décontraction nécessaire la liste des noms d’animaux dont Vida affublait leur fille. »

Véronique Ovaldé, Des vies d’oiseaux

 

 

Commentaires

  • Comme Zoé, le fait que les noms d'animaux ne soient pas en l'occurrence des insultes, m'avait étonné. Le passage me plaît. Cela dit, mes lectures ne suivent pas le rythme effréné de celui qui est ici ... j'en suis essoufflée ...

  • Merci de réagir, Nikole. Je ne peux me passer de ma lecture journalière, mais chacun lit bien sûr à son rythme.

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