« Les villes ont deux aspects. Le premier est celui que peuvent voir les touristes ou les nouveaux arrivants à travers les constructions, les monuments, les avenues et l’apparence extérieure. Il y a aussi les paysages intérieurs, constitués par les chambres où nous dormons, les salles de classe, les couloirs, les cinémas, les souvenirs personnels, les odeurs, les lumières et les couleurs. Bien plus que les ressemblances apparentes entre les quartiers, l’âme d’une ville, enfouie au plus profond de la mémoire collective, reste l’aspect intérieur et caché de la ville, et ses ruines en sont le témoignage le plus éloquent. »
Orhan Pamuk, Incendies et ruines (D’autres couleurs)
P. S. Vous pouvez suivre les demi-finales du Concours Reine Elisabeth, consacré cette année au violon, en direct à la radio, sur le net et en différé à la télévision sur la Trois. Hier soir, déjà de superbes moments avec le violoniste tchèque Josef Spacek. 
Commentaires
Ce que voient les rouristes: un décor, une vitrine. Il faut du temps pour pénétrer, au-delà de ces apparences, au cœur de la ville. Ce que quelques heures de déambulations par les rues ne peuvent évidemment permettre. Une ville s'apprend et on apprend tous les jours.
J'aime cette idée de mémoire collective que diraient les différentes strates d'une ville.
@ Jeandler : Une ville s'apprend à pied, tout à fait d'accord. Et en franchissant les portes, aussi.
@ La bacchante : Mémoire des habitants, transmise parfois de génération en génération ou partagée entre voisins.
Bonjour Tania .
Absorbé par d'autres tâches "urgentissimes" j'avais un peu déserté votre blog et je vous retrouve avec cette si belle phrase qui résume bien ce que sont les villes :des morceaux de vies avant tout cachées derrière un décor , bien à l'abri des regards du touriste "de masse" .
Je pense à tous ces archéologues qui ne se contentent pas de mettre au jour des ruines ou des vestiges mais qui cherchent patiemment , quelquefois à la brosse à dent , tous les signes et tous les indices de ces âmes qui ont hanté ces lieux .
Tous ces petits morceaux de poteries ,ces restes de repas, ces peintures , ces sculptures , ces morceaux d'habits et bien sûr ces sépultures et ces objets de culte nous en disent autant sur leur vie , que leur architecture .
La phrase d'Orhan Pamuk est une invitation à remonter le temps .
Merci aussi de nous avoir fait découvrir ce merveilleux violoniste!
Une chanson qui me touche beaucoup "Ciudad con alma de pueblo" (ville à l'âme de village). Il chante Lujan, une ville de la province de Buenos Aires-Argentine.
(je suis hors sujet, mais ton texte m'y a fait penser)
http://www.youtube.com/watch?v=WoMCJav_UpE
Merci aussi pour le violon...
@ Gérard : Pas de problème, Gérard, j'espère que vous retrouvez un peu de temps libre. Bonne idée d'évoquer ici le travail des archéologues. Heureuse que ce passage vous parle - et aussi le violon.
@ Colo : Beau titre, merci Colo, il me reste à en trouver les paroles. Passe une bonne journée.
L'envers du décor est toujours plus riche, pour une ville ou pour un humain.
@ Fifi : Alors partons à la découverte des richesses cachées. Bon week-end, Fifi.