« La tonalité qui fait qu’on reconnaît un auteur parmi tant d’autres aux premiers mots d’une lecture – ainsi qu’on le fait également au téléphone entre des centaines de voix répertoriées par notre mémoire –, bref, cette marque identitaire individuelle irremplaçable, ne constitue-t-elle pas le grand mystère de la communication entre les êtres puisque, ainsi que tous ceux qui se sont penchés sérieusement sur le pouvoir poétique de la parole le savent, c’est lorsque la voix qui s’élève est le plus ancrée dans la sincérité subjective et l’idiosyncrasie qu’elle a les meilleures chances de toucher à l’universel ? »
Denis Grozdanovitch, La ritournelle du bonheur ou l’éventuelle profondeur de la superficialité in L’art difficile de ne presque rien faire
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Commentaires
"tous ceux qui se sont penchés sérieusement sur le pouvoir poétique de la parole..."
personnellement, n'appartenant sans doute pas à ceux-là, je me sens plutôt en contre-plongée...
Comme on reconnait à la première ( deuxième?) note la "patte" d'un compositeur , on reconnaît aussi dès la première ligne (page?) celle d'un écrivain .
On a tous une petite musique intérieure ,la difficulté c'est de la faire écouter aux autres sans la déformer . C'est sans doute ce qu'on appelle la sincérité , celle qui enrichit , qui interpelle ,qui rend plus humain(e)?
@ JEA : Vous voilà doté d'un pouvoir prémonitoire, par le biais d'une erreur de calendrier (de ma part). Bon retour à la surface.
@ Gérard : Je reconnais bien là votre "petite musique intérieure" qui étoffe régulièrement ce blog. Merci et bonne journée, Gérard.
Ionesco ne disait pas autre chose : (de mémoire, noté dans un de mes carnets, mais lequel?)c'est en cherchant au plus profond de moi-même que je rencontre l'universel
@ Zoë Lucider : Dans les carnets de la mémoire, l'ordre obéit à d'autres règles... Merci d'évoquer ce cher Ionesco.