« Voyager disait l’autre voyager rajeunit
En quittant Bucarest j’ai retrouvé mon nid
tout neuf mes œufs rangés – poèmes en plan menus
projets – et Pénélope avec un homme nu
que je pris pour Ulysse et qui n’était ô mère
que moi sale et barbu comme on revient de mer
bredouille ayant mangé sa faim d’air d’îles d’eau
et juré ses grands dieux de vivre sur le dos
les yeux rivés au ciel à brouter les nuages
qui vous allègent seuls et de l’âtre et de l’âge. »
Guy Goffette, Blues du mur roumain – VII (Le pêcheur d’eau)
Commentaires
Bonsoir,
Oui j'aime beaucoup ainsi que l'aquarelle.
Pénélope et Ulysse sont aussi pour moi - bien modestement - un sujet d'inspiration récurrent.
A bientôt de vous lire, ce que je ne manquerai pas de faire car je découvre de bien jolis textes ici ( écrivez vous ailleurs ? )
Heureux Goncourt de circonstances... On vient de lui décerner celui de la Poésie.
Ah bon ! (je réagis au Goncourt ..). J'aime beaucoup ces quelques vers.
@ Karine : Jean Gouweloos (Bruxelles, 1868-1943) a peint des figures (femmes, enfants...) et des paysages, dont cette marine à la Mer du Nord.
"Textes & prétextes" est mon seul blog, bonne lecture.
@ ArD : Oh ! Merci pour l'information. Chapeau bas pour le poète ! L'annonce sur France 24 :
http://www.france24.com/fr/20101207-le-goncourt-poesie-2010-decerne-a-guy-goffette
@ Aifelle : Ce prix va offrir à Goffette un public plus large, réjouissons-nous.
La cadence de production de Tania est tellement soutenue et abondante que j’en ai « loupé » les dernières pourtant si personnelles et si riches de souvenirs et réminiscences … Je l’ai suivie dans son voyage « en arrière » en m’attardant avec lenteur, les yeux devant, pour laisser mon âme se bercer d’accents nostalgiques, revenus de mon passé où, dans des moments très court, je me berçais de poésie en contrepoison de mon rébarbatif métier de financier …
Comme tes correspondants, je me suis « délecté » de si beaux « fragments » de vers où les trouvailles foisonnent … Ton chat, Tania, a-t-il aussi l’âme enfoncée jusqu’aux yeux … ?
Et, moi aussi, que la demi cécité prive des paysages qui s’enivrent d’espace, je partage son enthousiasme quand Gofette dit : « Au fond, les vrais voyages sont immobiles. Immobiles et infinis. Solitaires. Silencieux. Souvent, ils commencent dans une chambre où l’on est enfermé parce qu’il pleut » … Les outils de reproduction et de photographie sont tellement performants actuellement qu’ils nous permettent de « voir » l’instant que son auteur a saisi pour un partage … d’émotions … Merci à Tania de le faire souvent avec son merveilleux objectif cérébral …
Quant au blues du mur roumain, je participe intérieurement à sa « faim d’air d’île d’eau » et puis… « vivre sur dos » … « brouter les nuages … qui vous allègent seuls … et de l’âtre et de l’âge … » ... S'alléger et de l'âtre et de l'âge dans l'imaginaire et le rêve ... pour y retrouver son âme ... !
Brouter les nuages qui allègent sur une île d'eau. Oui, oui.
L'illustration et les mots, tout est si beau et donne envie d'en lire beaucoup plus de Mr Goffette, merci!
Quel poème ! "d'air d'îles d'eau", "brouter les nuages"...j'adore !
L'archivage de vos sourcillements étant si précieux, permettez-moi de vous signaler le G manquant dans votre tag sur le nom de cet auteur délicieux.
@ Doulidelle : Merci, cher Doulidelle, pour le supplément d'âme que tu apportes généreusement à ce blog.
Les yeux de mon chat ? Parole à Baudelaire :
"Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques." (Les Chats)
@ Colo, @ Euterpe : Amies des nuages, je suis ravie de partager ceux-ci avec vous.
@ ArD : Encore merci, c'est corrigé.
Un poète de l'eau et du plat pays
j'ignorais qu'il y avait un Goncourt de la Poésie, ça c'est une bonne nouvelle
@ Dominique : N'est-ce pas ? Les médias en font moins de cas, c'est le moins qu'on puisse dire.
Décidément, il faut vraiment que je lise Goffette.
Par quel recueil commencer, Tania?
A lire les textes,
à découvrir les illustrations :
plus qu'un plaisir, une émotion.
A lire les textes,
à découvrir les illustrations :
plus qu'un plaisir, une émotion.
A lire les textes,
à découvrir les illustrations :
plus qu'un plaisir, une émotion.
@ Lali : Pourquoi pas celui-ci ? La poésie se lit dans n'importe quel ordre, au gré des lecteurs - comme sur le blog de Lali, pour notre plus grand plaisir.
@ JJM : Merci, JJM, votre commentaire a joliment ricoché sur toute cette eau.
Lui aussi je l' aime, mais ne connais pas ce poème.
Un régal ici, dans le choix des textes et que dire de la qualité des illustrations.
@ Maïté/Aliénor : A l'époque de ce billet, j'indiquais la légende de l'illustration de manière à ce qu'elle apparaisse quand la flèche s'en approchait. Comme ça ne fonctionne plus, rendons cette "Plage" au peintre Jean Gouweloos (1868-1943).