« Il faut que mon dessin donne du grain à moudre au lecteur : qu’il se dise, au
vu du dessin, qu’il se passe quelque chose, qu’il s’en nourrisse quelques secondes, s’en amuse, rebondisse et finalement aille à l’essentiel, en passant plus de temps sur la page qui va lui éclaircir les détails. Je suis un passeur. Le lecteur sera d’accord ou non avec mon dessin et conclura son propre débat intérieur avec l’article. »
Plantu, Permis de croquer
Commentaires
N’en vous déplaise, j’aimerais donner un avis de « vieux bonhomme » sur cette expression « dessinée » de la pensée humaine qui, actuellement se pose en concurrente impitoyable et déloyale de celle qui est « écrite ». Éminemment sociale certes, mais déloyale parce que ses armes sont la facilité qu’elle offre à l’imagination qu’elle que soit le niveau de culture du lecteur (dans ma jeunesse, nos « prof » nous défendaient ces lectures trop faciles). Après la guerre, ce fut le septième art et de géniaux et talentueux dessinateurs lui gagnèrent des lettre de noblesse. Cependant, ne faut-il pas regretter que la télévision et la « bande dessinée » ne soient devenus les grands freins de la « lecture » pour ne pas dire son « agonie » !
Par contre les « dessins de presse », ceux qui caricaturent nos hommes politiques ou nos travers sociaux et mettent à profit leur humour sarcastique pour, en quelques lignes, plus ébauches que dessins, planter un personnage ou une situation dont notre imagination se délecte, ça c’est le grand art qui dérident les « écrits sérieux » des textes qu’ils illustrent !