« Nuit de brume. La lune se cherche un voile, mais aucun ne convenant, elle continue de montrer sa face nue. Le lac est d’un calme de mort. O’Key élève à la hauteur de ses yeux sa montre-bracelet et lit : onze heures et demie, et il reprend sa marche en direction de la ville.
Rue de la Grenade, route de Chêne. Route de Chêne, passant devant le petit hôtel qu’il connaît, il s’arrête. La fenêtre vers laquelle il regarde est illuminée.
« L’agent vingt-deux a des insomnies », se dit-il. « S’il savait que sa secrétaire conspire avec le maharadjah… (et il voit Natacha ne pouvant détacher ses yeux du visage du prince). « Quelle manchette magnifique : « Une agente communiste s’éprend d’un prince indien ». Ah, soupire-t-il, à quand de vrais bons titres de manchettes ? »
Commentaires
Bonjour Tania,
L'extrait que tu cites donne envie de le lire. Tu as l'art décrocher de bons livres. Tant mieux pour nous.
La phrase court et efficace, on retrouve du Simenon. Par contre, la lune personnifiée, belle image, n'est pas trop simenonienne (l'adjectif existe).
Ton compte-rendu du livre de Jacqueline Harpman m'a bien plu. Je n'ai jamais lu aucun livre de cette Grande Dame de la littérature belge, mais je l'ai vue une fois à la Foire du Livre de Bruxelles. Il y a tellement d'auteurs que j'aimerais avoir le temps de lire... Passe un bon week-end Tania.
Quand viendra donc le tour du U?
@ Mado : Merci, Mado. Il m'arrive de faire fausse route, j'ai choisi de ne pas en parler (quand un livre ne me parle pas).
@ Christw : Heureuse que la phrase glauserienne te plaise.
@ Un petit Belge : J'ai pris depuis longtemps l'habitude de me lever un peu plus tôt pour me ménager au moins un quart d'heure de lecture après le petit déjeuner, mon autre nourriture matinale. Bien sûr, c'est encore mieux de pouvoir le multiplier au cours de la journée. Bon week-end à toi.
@ La bacchante : Après le Thé.
Une belle ambition écrire aussi pour les maçons.
... et les aides jardiniers... et leurs femmes ! Bon dimanche, Zoë.