« Et à mon quatrième, dans ma chambre envahie de livres achetés chez les bouquinistes, je rêve à l’été qui vient, où je monterai aux monts des Moineaux, au point de vue de Napoléon ; et de là je regarderai flamboyer les « quarante-quarante » sur les sept collines, et respirer, étinceler Moscou, Moscou, la ville mère. »
Boulgakov, Les Quarante-quarante (Articles de variétés et récits, 1919-1927)
Commentaires
Superbe phrase ! Bon week-end Tania.
Comme lui, je suis « dans ma chambre envahie de livres achetés chez les bouquinistes … » et je rêve à l’été qui vient … pour voir le ciel tout bleu … et respirer Bruxelles, ma ville-mère, qui étincelle …
sous certaines barbaries, les livres sont entassés sur des bûchers...
on peut préférer l'inverse
les livres décrivant feu les barbaries...
Une ville dont je garde un souvenir très fort. Le coeur de la Russie et le symbole de sa grandeur. La place Rouge ( qui signifie "Place belle" ) est certainement l'une des plus impressionnantes du monde. Dommage qu'elle soit associée à tant de souvenirs sinistres. Mais lorsqu'on la découvre illuminée, le premier soir, tout s'efface des images encore récentes diffusées par la télévision. C'est alors la Grande Russie qui ré-apparaît et la splendeur de ses monuments, les bulbes d'or de ses cathédrales et le couvent Novodievitchi, l'ensemble le plus remarquable d'architecture religieuse de Moscou avec son lac qui aurait inspiré à Tchaïkovski, par sa poésie et son charme, son lac des cygnes...
@ Aifelle : Boulgakov a des élans lyriques qui m'emportent dans ses rêves, moi aussi.
@ Doulidelle : Bruxelles, notre ville-mère, garde ses charmes - malgré la déplorable "bruxellisation" qui sévit encore çà et là. Mais Moscou et ses églises, la Moskowa, les gratte-ciel staliniens, c'est une tout autre échelle ! Quant au charme d'une pièce garnie de livres, je suis bien d'accord avec toi - au point qu'un intérieur sans livres me paraît toujours manquer d'âme.
@ JEA : les feux de Boulgakov brûlent encore, sans doute...
@ Armelle : j'ai eu la chance de loger à l'hôtel Rossia (détruit depuis peu), une horreur architecturale, mais si bien situé juste à côté de la Place Rouge, ce qui nous permettait de nous y promener tous les soirs - magnifique ! (http://www.hotelrossia.ru/eng/ )