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Le lycée

« Cela faisait juste huit ans que Tourbine avait vu pour la dernière fois le jardin du lycée. Tout  à coup, une peur inexplicable lui serra le cœur. Il lui sembla qu’une nuée noire avait couvert le ciel, qu’une sorte de cyclone était survenu et avait balayé toute sa vie comme un terrible raz-de-marée balaye les quais. Oh ! ces huit ans d’études ! Que de choses ineptes, tristes, et désespérantes cela signifiait pour une âme d’enfant, mais combien de joie aussi ! Jour gris, jour gris, jour gris, le ut consécutif, Caïus Julius Caesar, un zéro en cosmographie et, de ce jour, une haine éternelle pour l’astronomie. Mais aussi le printemps, le printemps et le tumulte dans les salles, les lycéennes en tablier vert sur le boulevard, les marronniers et le mois de mai, et surtout, éternel phare au-devant de soi, l’université – la vie sans entraves – comprenez-vous ce que cela signifie, l’université ? Les couchers de soleil sur le Dniepr, la liberté, l’argent, la force, la gloire. »

 

Boulgakov, La Garde blanche 

Malevitch Fille aux fleurs sur wikimedia commons.jpg

Commentaires

  • Comme Tourbine, il traîne en mon âme le fond triste de mes souvenirs d’enfance de jour gris, … de jours gris dans la contrainte de l’école… avec le tablier et les doigts tachés d’encre … et les « maîtres » qui crient et punissent … et « ces choses ineptes, tristes, et désespérantes pour une âme d’enfant », avec le seul espoir du printemps, de mai et des marronniers … des vacances … et le lointain des filles comme des boutons de rose …

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